Breathe [R.]

Messages : 10 Date d'inscription : 30/09/2009

« Je.. Tu.. Nous avons une fille. Ne me regarde pas comme ça s'il te plait. Je sais, je sais que j'aurais du te le dire il y a trois ans de cela. Mais.. mais comprend moi, nous venions de nous séparer, et, et je ne sais pas ... MERDE faut que je trouve autre chose!! »

Le moment fatidique était arrivée. Une heure qu'elle s'essayait à plusieurs discours, mais finalement aucun ne lui convenait. Aucun n'excusait ce qu'elle avait fait. Elle avait eu plus de trois ans pour le mettre au courant, et pourtant elle n'avait jamais trouvé le courage de le lui dire, de le lui avouer, de le revoir. Plus les minutes se rapprochaient de l'heure du rendez-vous, plus l'angoisse l'étouffait. Elle savait qu'elle avait fait le bon choix en l'appelant, mais elle redoutait tellement cette confrontation. L'idée de lui dire au téléphone lui avait traversé l'esprit plus d'une fois, mais elle s'était finalement résignée. Elle devait pour sa fille de le lui apprendre en face. Bien entendu elle n'attendait rien du jeune homme, juste qu'il soit au courant. Tournant machinalement la cuillère dans sa tasse de café, Parminder redoutait de plus en plus cette confrontation. Plus de trois ans qu'ils ne s'étaient pas vu, et pourtant elle avait l'impression que c'était hier qu'ils s'étaient quittés. Elle tenait encore à cette homme plus qu'elle le devrait. Et Robin le lui rappelait chaque jour, elle avait ses traits quand elle souriait, ses mimiques, son regard. Aujourd'hui sa fille était tout pour elle. Elle ne regrettait nullement son choix de l'avoir gardé, bien que plus d'une personne lui avait conseillé d'avorter pour sa carrière, et sa situation amoureuse du moment. Le simple fait de la regarder, la rendait heureuse d'en n'importe quelle situation. Elle n'imaginait plus rien sans elle. Elle était sa priorité première, et c'est pour cela qu'elle devait avouer à Satchel sa paternité. Il décidera par lui même si il veut faire partie de sa vie, mais ce ne sera pas elle qui la privera d'une présence paternelle. La clochette de la porte du café retentit. Elle se retourna respirant un bon coup, et croisa son regard.

« Coucou, Parminder, ça va ? Ca fait longtemps qu'on s'est pas vu, un peu trop longtemps. Je me demande si tu ressens la même chose que moi ? Qu'est ce que je veux ? T'épouser, pardi. »

Qui avait l'air d'un idiot qui parle à son miroir ? Satchel Robinson, exactement. Le jeune homme tirant sur la trentaine était de plus en plus stressé. Aujourd'hui, il avait rendez vous avec son ancienne petite amie qu'il avait quitté depuis trois ans. L'homme enfant comme l'appelait sa mère avait bu la moitié de la cafetière en quelques minutes. Il était passé deux fois sous la douche, avait changé quatre fois de tenue et passait continuellement sa main dans ses cheveux. Il avait si peur qu'il en était presque à trembler. Prenant sa voiture sur les coups de quinze heures, il tenta de se concentrer. Qu'est ce qu'elle pouvait bien faire ici ? Parminder ne vivait pas en Australie, contrairement à lui. Venait elle juste pour lui ? Ou pour lui annoncer quelque chose d'important ? Etait elle souffrante, sur le point de mourir ? Satchel retint son souffle et faillit provoquer un accident au croisement.

Marchant les cent mètres qui le séparaient du café, il révisa chaque chose. Haleine, ok. Cheveux, ça passe. Pas de tâches sur les vêtements. Il pensa qu'il avait prit un bon coup de vieux depuis qu'ils étaient partis chacun de leurs côtés. Frottant ses mains, comme pour réchauffer, alors qu'il faisait 30 degrés à l'ombre, il vérifia une dernière chose. Braguette fermée. C'est bon, il pouvait entrer. Il poussa la porte, alla directement au comptoir pour se commander un café corsé. Il tourna la tête et vit immédiatement la tignasse rousse de son ancienne amante. Son cœur dansa la samba. Il en fut même surpris. Dans un état pas possible, il paya et attrapa le café avant d'aller s'asseoir devant la belle femme. Elle n'avait pas changé. Elle était encore plus belle qu'avant. Il savait qu'il allait bégayer mais il se mit à parler le premier.

« Par .. parminder. »

Il avait toujours un air candide, et innocent. Il l'était même un peu trop et il était très naïf dans son genre. Son café trembla dans sa main et maladroit comme il l'était, il manqua de le renverser. Puis il regarda Parminder et resta silencieux. Je l'aime encore, cria son cœur. Est ce qu'elle va mourir, cria sa tête.